J’ai cosigné, avec mes collègues parlementaires, la tribune de soutien à François Fillon.
Halte aux coups bas, ensemble élevons le débat !
« La droite la plus bête du monde ». La célèbre formule de Guy Mollet sonne comme un avertissement pour ceux qui empruntent aujourd’hui les mots que la gauche a forgés hier pour mieux emprisonner la droite. Au point de verser dans la caricature la plus absurde.
Car est-ce « ultra-libéral » que de vouloir faire passer la dépense publique de 57% à 50% du PIB comme le propose François Fillon ? Est-ce « brutal » que de vouloir augmenter le temps de travail dans la fonction publique en échange d’une négociation salariale et de meilleures perspectives de carrière ? Est-ce « réactionnaire » que de rappeler qu’un enfant a le droit de connaître son père et sa mère comme l’affirme la convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant ?
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » jugeait Albert Camus. En se glissant dans les habits sémantiques de la gauche, ceux qui caricaturent François Fillon ne prennent pas seulement le risque de se renier aux yeux des Français, ils aggravent le malheur de la France. Ils renforcent cette incapacité à mettre les mots justes sur les maux dont souffre notre pays, tout en collant des mots injustes sur ceux qui les dénoncent. Nous ne cèderons pas à cette facilité qui au mieux traduit une certaine fébrilité, au pire une volonté de ne rien changer.
Car de grâce, n’utilisons pas ces gaz incapacitants que pulvérise régulièrement la gauche pour tétaniser ses adversaires ! Car c’est bien de cela dont il s’agit : sommes-nous prêts à agir vraiment pour sortir de l’ornière économique, pour mettre en œuvre un traitement vraiment efficace plutôt que des mesures homéopathiques ? Sommes-nous prêts à défendre résolument la République, en combattant non pas seulement le terrorisme, mais le totalitarisme islamique ?
C’est ce courage qu’attendent nos compatriotes. C’est cette alternance claire et forte qu’ils demandent. Ne noyons pas le formidable espoir de redressement qui s’est exprimé dimanche dernier dans le bain des petits renoncements d’où jailliront, tôt ou tard, les reniements. Soyons à la hauteur de cet élan qu’attendent les Français, à la hauteur des défis qui attendent notre pays.
Pour battre la gauche et le Front National, nous devrons nous rassembler dès dimanche prochain. Nous ne pourrons le faire pleinement que si ce second tour offre l’image que nous avons donnée jusqu’à dimanche dernier : celui d’un débat franc mais respectueux des uns et des autres. Ne nous infligeons pas d’inutiles blessures, ne nous lançons pas dans des batailles stériles.
Alors halte aux coups bas, ensemble élevons le débat ! Plaçons-nous à la bonne altitude en écoutant le Général de Gaulle lorsqu’il dénonçait « cette vieille propension gauloise aux divisions et aux querelles ». De notre unité dépend notre efficacité pour redresser la France.